Il vous arrive d’éviter une ou des personnes pour ne pas avoir à leur parler ?
Vous sentez parfois perdre votre temps à parler à quelqu’un?
Il peut vous être difficile de vous exprimer de peur d’offenser une personne?

Auparavant, pour avoir une conversation polie, on s’en tenait à la météo et à sa santé. Mais de nos jours, avec la pandémie, le changement climatique et le mouvement anti-vaccination, ces sujets nous amènent à nous questionner sérieusement et à revoir sa vie, ses stratégies, ce qui apporte une certaine profondeur et du sens à nos décisions. Les conversations superficielles ne suffisent plus. Les gens sont de plus en plus éveillés. De plus, Pew Research a fait une étude sur 10 000 adultes nord-américains et a découvert que, actuellement, nous sommes plus polarisés, plus divisés, que jamais auparavant. Nous faisons moins de compromis, ce qui signifie que nous ne nous écoutons pas! Une conversation nécessite un équilibre entre parler et écouter, et selon cette étude, quelque part en route, nous avons perdu cet équilibre. Et pourtant… c’est la base d’une relation profitable.

Mon métier m’amène à devoir converser et transiger avec différents types de personnes : des entrepreneurs, des gestionnaires, des employés, des fournisseurs, des collaborateurs, des amis, de la famille, etc. Je transige avec des gens que j’apprécie beaucoup, avec qui la connexion est très forte, et avec d’autres où la connexion est moins grande. Je parle même avec des gens avec lesquels je suis profondément en désaccord! Mais j’ai toujours de fantastiques conversations avec eux. Je souhaite donc par cet article vous transmettre les secrets d’une communication réussie : comment parler et écouter.

Bien sûr, un grand nombre ont déjà entendu des conseils à ce sujet : regarder les gens dans les yeux, réfléchir au préalable à des sujets intéressants à aborder, regarder, hocher la tête et sourire pour montrer votre attention, répéter ce que vous avez entendu ou le résumer. Oubliez tout cela! Ça ne fonctionne pas! Il n’y a pas de raison d’apprendre à démontrer que vous êtes attentif, si vous êtes effectivement attentif.

J’utilise exactement les mêmes compétences en tant que coach professionnelle que dans ma vie quotidienne. Apprenez à avoir une conversation sans perdre votre temps, sans vous ennuyer, et surtout, sans offenser quiconque. Nous désirons tous avoir des conversations qui nous font se sentir impliqué et inspiré, ou qui nous donnent l’impression d’avoir vraiment créé un lien, ou d’avoir été parfaitement compris. Il n’y a pas de raison que la majorité de nos conversations ne soient pas ainsi.

Voici 10 règles de base des plus utiles, inspirées de Céleste Headlee, animatrice de radio et de son Ted Talk, vous permettant d’entretenir de meilleures conversations. Bien franchement, si vous en prenez une et la maîtrisez pleinement, vous aurez déjà de meilleures conversations.

  1. Soyez présent : ne faites pas plusieurs tâches à la fois lorsque vous conversez avec une personne. Je ne parle pas ici de simplement poser son portable, sa tablette ou ses clés de voiture, ou ce que vous avez en main. Soyez présent et vivez dans l’instant. Ne pensez pas à la dispute avec votre patron ni à ce que vous allez manger ce soir. Si vous voulez terminer la conversation, faites-le, mais ne soyez pas qu’à moitié présent.
  2. Ne donnez pas de leçon : si vous voulez exprimer votre opinion sans possibilité de réponse, d’argumentation, de refoulement ou de croissance, écrivez un blogue! 😊 Personne n’apprécie les leçons. Scott Peck, le célèbre thérapeute, a dit que pour une vraie écoute, il faut s’effacer. Ça veut dire parfois mettre de côté sa propre opinion. Il a dit que l’orateur sentira cette acceptation, et deviendra de moins en moins vulnérable et offrira plus probablement les recoins cachés de son esprit à celui qui écoute. Considérez que vous avez des choses à apprendre. Chaque personne sait une chose que vous ignorez ; chaque personne est un expert en quelque chose.
  3. Utilisez des questions ouvertes : dans ce cas, inspirez-vous des journalistes. Commencez vos questions par qui, quoi, quand, où, pourquoi ou comment. Si vous posez une question complexe, la réponse sera simple. Si je vous demande : « Étiez-vous terrifié ? » vous allez répondre au mot le plus puissant de cette phrase, ici « terrifié », et la réponse sera oui ou non. « Étiez-vous en colère ? » « Oui, très en colère. » Laissez-les décrire. C’est eux qui savent. Posez des questions telles que : « C’était comment ? » « Qu’avez-vous ressenti ? » Car ils pourraient avoir besoin d’un moment de réflexion et vous aurez alors une réponse bien plus intéressante.
  4. Suivez le flot : Cela signifie que les pensées vont venir dans votre esprit et vous devez les laisser sortir de votre esprit. Nous avons souvent entendu des interviews où l’invité parle pendant plusieurs minutes, puis l’animateur reprend la parole et pose une question qui semble sortir de nulle part, ou à laquelle il a déjà été répondu. L’animateur a probablement arrêté d’écouter 2 minutes auparavant, car il réfléchissait à sa prochaine question, une question très intelligente qu’il était déterminé à poser. Nous faisons la même chose. Nous sommes assis, en train de discuter avec quelqu’un, puis on se souvient de notre rencontre avec monsieur ou madame X dans un café. On arrête d’écouter. Des histoires et idées vont vous venir. Vous devez les laisser venir, puis repartir.
  5. Si vous ne savez pas, dites que vous ne savez pas : parler ne devrait pas être bon marché. Les gens à la radio par exemple, ont plus conscience de ce qu’ils disent comme c’est enregistré ; ils sont donc plus prudents quand ils évoquent leur expertise et ce qu’ils sont sûrs de savoir. Faites pareil. Soyez prudent. La parole ne devrait pas être prise à la légère.
  6. Ne confondez pas votre expérience avec la leur : ce n’est jamais la même chose. Toutes les expériences sont individuelles. Et, plus important encore, il ne s’agit pas de vous. Vous n’avez pas besoin de prendre ce moment pour prouver à quel point vous êtes incroyable ou combien vous avez souffert. Les conversations ne sont pas des opportunités promotionnelles.
  7. Essayez de ne pas vous répéter : c’est condescendant et c’est vraiment ennuyeux, et nous avons tendance à le faire beaucoup. Particulièrement lors de conversations au travail, ou avec nos enfants, nous avons un message à passer alors nous le reformulons inlassablement. Ne le faites pas.
  8. Épargnez les détails : Franchement, peu importe les années, les noms, les dates et tous ces détails dont vous n’arrivez pas à vous rappeler. Peu importe. Ce qui importe c’est vous. Les gens s’intéressent à vous, à ce que vous avez en commun. Oubliez les détails. Laissez-les de côté.
  9. ÉCOUTEZ: LA PLUS IMPORTANTE : Je ne peux pas vous dire combien de personnes importantes ont dit qu’écouter est peut-être la compétence la plus importante à développer. Bouddha a dit, et je paraphrase : « Si votre bouche est ouverte, vous n’apprenez pas ». Également, Calvin Collidge a dit : « Personne n’a jamais été viré pour avoir écouté. » Pourquoi ne nous écoutons-nous pas ? Premièrement, nous préférons parler. Quand je parle, j’ai le contrôle. Je n’ai pas à entendre ce qui ne m’intéresse pas. Je suis le centre de l’attention. Je peux mettre en avant mon identité. Mais il n’y a pas que ça : nous nous laissons distraire. Nous prononçons en moyenne 225 mots par minute, mais pouvons en écouter jusqu’à 500. Donc nos esprits complètent avec 275 autres mots. Je sais qu’il faut des efforts et de l’énergie pour accorder notre attention à quelqu’un, mais si vous ne le faites pas, ce n’est pas une conversation, mais plutôt deux personnes criant des phrases à peine connexes dans un même lieu. Vous devez vous écouter l’un l’autre. Stephen Covey l’a très bien dit : « Nombre d’entre nous n’écoutent pas pour comprendre. Nous écoutons pour répondre. »
  10. Soyez bref : Une bonne conversation s’apparente à une minijupe. Assez court pour retenir l’intérêt, mais assez long pour couvrir le sujet! 😊

Tout ça revient à un concept de base : intéressez-vous aux autres !

 

Je coache régulièrement des leaders qui me dévoilent des côtés cachés d’eux-mêmes qui me surprennent. Certains jouent d’un instrument de musique, d’autres ont gagné des prix d’excellence, d’autres sont des athlètes et exercent un sport épatant, et j’en passe. J’ai donc appris à croire que tout le monde a un côté caché et tout à fait génial. Je crois que ça fait de moi une meilleure coach, intervenante et leader. Je garde la bouche fermée autant que possible, je garde l’esprit ouvert et je suis toujours prête à être ébahie et je ne suis jamais déçue! Pourquoi ne pas faire de même? Allez parler aux gens, écoutez-les, et, surtout, soyez prêt à être ébahi.

Et vous? Lequel mettrez-vous en pratique davantage?

Source : Nathalie Charette, PDG, Coach certifiée et Experte en Leadership RH, Académie C-FAME
Texte Inspirée et adaptée du Ted Talk de Céleste Headlee : https://www.ted.com/talks/celeste_headlee_10_ways_to_have_a_better_conversation?language=fr-ca

 

Nathalie Charette,
PDG, Coach, Formatrice et Experte en leadership RH